Qu’est-ce que le travail pour vous ?
Une obligation car il faut payer les factures ?
Le pilier de votre épanouissement personnel ?
La sécurité ?
Une source de stress ?
Un CDI obligatoire de 35/39/42H par semaine ?
Un bon poste obtenu après de bonnes/longues études ?
De l’esclavage moderne ?
Nous cochons peut-être plusieurs de ces cases. Notre point de vue sur le travail est naturellement influencé par notre métier, l’entreprise pour laquelle nous travaillons, l’éducation que nous avons reçu etc.
Les crises écologiques, sociales et sanitaires que nous traversons, redéfinissent ce qu’est le travail pour une grande majorité d’entre nous.
Alors, est-ce possible de nos jours de travailler différemment ? De choisir son rythme, son métier, son environnement de travail, ses revenus ?
Pourquoi aurions-nous envie de travailler autrement ?
Nous nous apercevons que de plus en plus d’individus sont en quête d’un mode de vie plus aligné, plus lent et surtout plus en accord avec ses valeurs. Quelques exemples concrets :
– Le discours des jeunes diplômés d’AgroParistech critiquant leur école et leur formation qui les poussent globalement à participer à la destruction de l’environnement.
– Les démissions en masse dans certaines entreprises américaines.
– Le nombre croissant d’individus qui tente la voie de l’entreprenariat.
– La généralisation du télétravail (pour les métiers qui le permettent).
Les lignes bougent car l’humain aspire à autre chose que le rythme “métro-boulot-dodo”. Il a besoin d’élever son niveau de bonheur, de conscience, de reconnaissance. Nombre d’entre nous sentons notre vie nous échapper quand celle-ci se résume à attendre le week-end pour faire ce que nous aimons.
Nous voulons nous réapproprier notre temps, notre savoir-faire, notre indépendance (physique, mentale, financière…).
Connaissez-vous, un parent, grand-parent qui s’est tué (presque littéralement) à la tâche toute sa vie pour espérer avoir un peu de temps libre et de repos à la retraite ? Puis, arrivé au bout du labeur, n’a-t-il pas eu l’impression d’être passé à côté de sa vie, parfois en y laissant sa santé ?
Le problème du travail
C’est tout ce que nous, nos parents, nos ancêtres, notre éducation, la société a construit autour de ce mot. Le mot “travail” qui vient de “labor” en latin, a une connotation négative.
Dans le temps, nos ancêtres “travaillaient” pour combler les besoins primaires : manger, s’abriter, se vêtir. Il y avait un lien direct de causalité entre le travail effectué aux champs, la nourriture dans notre assiette et la satisfaction que nous pouvions en retirer.
Aujourd’hui, il y a tellement d’opérations qui passent sur notre compte après avoir reçu la paie, que nous sommes déconnectés du véritable but du travail.
Pourquoi travaillons-nous ?
Je pense que nous devrions troquer le mot “travail” par “activité”. En effet, c’est par le mouvement que l’humain devient créatif et développe ses compétences (physiques, intellectuelles, mentales, spirituelles).
Nous ne sommes pas fait pour être inactifs. D’ailleurs, lorsque nous nous retrouvons sans emploi, il y a deux réactions possibles :
– Soit nous nous plongeons dans la distraction afin d’éviter l’ennui.
– Soit nous choisissons de faire tout ce qui nous épanouis, mais à notre rythme.
Heureusement la distraction n’est pas mauvaise en soi. Elle le devient lorsqu’elle bloque le mouvement et la créativité. L’inactivité nous fait tomber dans l’ennui dont il est parfois difficile de se défaire dans le temps.
Comment est-il possible de travailler différemment ?
De quoi avez-vous besoin ?
Je pose souvent cette question dans mes articles sur la simplicité volontaire. Vos besoins conditionnent votre taux d’activité rémunérée. Plus ceux-ci sont élevés, plus vos revenus doivent l’être. Plus ils seront simples, plus vous pourrez manier votre temps à votre guise. J’en parle dans mon article sur la diminution de la charge mentale.
Il y a autant de possibilités que vous avez d’idées. La première chose à faire et non moins la plus simple est d’identifier ce que vous souhaitez réellement.
Dans toute ma carrière professionnelle, j’ai aimé (comme mon mari) faire plein de choses différentes, car je m’ennuyais rapidement à un poste. De plus mes relations avec la hiérarchie me causait souvent du soucis !
J’avais des exemples autour de moi de couples qui travaillaient à temps plein, laissant leur bébé en garde sur de longues journées (type 7H-19H). Ils ne semblaient profiter de la vie que le week-end. Je ne suis critique pas ces choix-là, car chacun fait ce qui est juste pour lui. Mais pour moi c’était un mode de vie qui n’était pas concevable.
Voilà pourquoi je suis devenue entrepreneur très tôt (en 2012, j’avais 23 ans). Conciliant de temps à autre cette activité avec une autre salariée à mi-temps, cela m’a permis de vivre comme je l’entendais jusqu’ici. Je ne travaillais que 4 jours par semaine quand j’avais mon cabinet de Shiatsu à La Rochelle. J’ai pu travailler en freelance de chez moi pendant toute la pandémie et ma grossesse. Et j’ai pu reprendre ensuite l’activité petit à petit six mois après la naissance de ma fille, tout en m’occupant d’elle.
Mon mari a également suivi ce chemin à ce moment-là, souhaitant privilégier le temps avec notre bébé et osant enfin se mettre à son compte.
Nos besoins, bien sûr, varient d’un moment à l’autre de notre vie. Pendant la première année de vie de notre fille, nous avons réduit nos dépenses au maximum pour travailler le moins possible et profiter du temps en famille. Aujourd’hui, pour réaliser un rêve, nous avons repris temporairement tous les deux un salariat à mi-temps.
Cette expérience n’en est qu’une parmi tant d’autre. Il y a de nombreux témoignages sur les blogs ou les réseaux sociaux d’individus ayant choisi de travailler différemment du sacro-saint CDI 35H (42H en Suisse).
Diversifier son activité
Selon moi, la diversification de l’activité rémunérée est le meilleur moyen de se libérer de l’ennui au travail, de manier son temps et son énergie et de glisser vers plus d’indépendance financière. Soyons pragmatique, l’argent est encore le nerf de la guerre dans notre monde. Mais l’argent n’achète pas votre santé physique, mentale, ni le temps que vous passez avec votre famille ou à pratiquer votre passion.
Multiplier les activités vous donnent tout le loisir de consacrer à l’une ou l’autre, plus ou moins de temps et d’énergie. Et vous assurent des revenus en continu, même si l’une d’entre elle venait à s’arrêter.
Se reconnaître soi-même
Une dernière chose que je voulais aborder, c’est la reconnaissance au travail. Pour beaucoup d’entre nous, c’est primordial d’être reconnu par notre hiérarchie, nos collègues… Nous demandons donc à des individus, qui bien souvent ne sont pas capable de se reconnaître eux-mêmes, de valider nos efforts et nos résultats. Nous sommes alors déçus et pouvons sombrer dans des états dépressifs, de burn ou bore-out.
Commencez par vous valider vous-même sur votre travail. Reconnaissez vos efforts, à quel point vous travaillez efficacement, que vos clients sont satisfaits, que vos collègues sont heureux de collaborer avec vous. Je comprends sincèrement ce besoin de reconnaissance. Pendant des années je l’ai cherché, démissionnant aussitôt que je comprenais que ce n’était pas possible.
Nous ne pouvons pas demander aux autres plus qu’ils ne peuvent donner. C’est valable également pour Soi.
La première chose à faire, est de s’autoriser à travailler différemment. Ce n’est pas parce que nos parents, grands-parents faisaient ainsi que nous sommes dans l’obligation de continuer. Si chaque individu se permettait d’écouter sa voix intérieure, de choisir son bonheur, je suis certaine que c’est toute l’humanité et notre planète qui seraient gagnantes. Nous serions des humains dont la préoccupation principale serait de vivre, plutôt que de consommer et payer les factures.
Prenez-soin de vous.