Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à préciser quelques éléments importants. La grossesse, choisie ou non, est une période toute particulière dans la vie d’une femme. Comme nous sommes toutes différentes, nous l’expérimentons toutes à notre façon, en fonction de notre personnalité, notre éducation, nos croyances, notre bagage transgénérationnel et spirituel. L’état de santé d’une femme durant sa grossesse jouera bien évidemment un rôle important dans sa manière de la vivre.

Ces clés que je vous partage aujourd’hui résultent de l’expérience de ma première grossesse. Elles ne sont en aucun cas à assimiler comme des vérités absolues. Je vous propose d’expérimenter ce qui vibre en vous et d’observer les résultats, sans jugement.

 

Se choisir en premier

J’ai eu la chance de comprendre cela bien avant que je ne tombe enceinte. Quand j’étais installée en tant que thérapeute holistique à La Rochelle, je donnais des séances de kinésiologie et de Shiatsu pour femmes enceintes. Certaines d’entre elles m’ont fait confiance pour leur suivi pré et post-partum.

Cette intimité m’a permise de mettre en lumière une problématique récurrente chez les jeunes mamans : elles ne s’écoutent que trop peu. La grossesse n’est pas une maladie, mais elle chamboule tant de choses sur le plan physique, psychologique et spirituel. Nous le vivons chacune à notre manière. Celle-ci n’est pas mieux ou pas pire qu’une autre.

Vous seule savez ce qui est le mieux pour vous pendant cette période. Il est essentiel à mon sens, d’agir selon son propre besoin : de vous reposer, d’être active, de voir telle personne ou non, de partager ou non…

 

Prendre soin de soi

Du premier point découle ce deuxième. Vous pouvez vivre une grossesse sereine ou à risque. Dans tous les cas il est nécessaire de prendre soin de soi. Oui nous subissons des désagréments plus ou moins importants, sur tous les plans. J’entends souvent dire « oui mais c’est comme ça, c’est la grossesse ». Certes, mais il existe désormais pléthore d’outils, de thérapies conventionnelles ou alternatives pour vous accompagner en pré, post-partum et pendant l’accouchement. Je vous invite notamment à lire ou relire mon article sur le Shiatsu et la grossesse.

Concernant ces deux premières clés, je les ai appliquées à la lettre. Et je m’en félicite encore aujourd’hui. Mon bien-être, celui de mon conjoint et celui de mon bébé sont prioritaires. Mon ancien maître de viet-vo-dao disait « être fort pour être utile ». J’ai compris toute la dimension de cette phrase à présent. C’est parce que je me suis écoutée et pris soin de moi, que j’ai vécu sereinement cette grossesse. Cette sérénité a rayonné sur mon foyer.

 

S’informer mais pas trop

Depuis l’avènement des réseaux sociaux, on peut trouver des milliers d’informations sur la maternité, l’allaitement, la façon d’élever son enfant… Je trouve cela fabuleux, car nous comprenons l’impact néfaste qu’ont pu avoir certains comportements et pratiques passées (infantilisation de la future mère, césarienne et épisio à gogo, éducation « sévère » : punitions, humiliations, privations…).

A contrario, toutes ces informations, tous les « conseils » reçus par la famille, les amis, les « influenceurs », peuvent submerger les futurs parents qui peuvent se sentir perdus. On lit tout et son contraire (laisser pleurer ou non son bébé, cododo, allaitement longue durée), faisant de nous tour à tour, des parents merveilleux ou catastrophiques…

Pour ma part, j’ai restreint mes sources d’informations. J’ai surtout ciblé mes recherches sur des sujets spécifiques qui me tenaient à cœur (notamment l’accouchement physiologique sans péridurale). J’ai appris à prendre du recul sur tout ce que je lisais où j’entendais.

Tous nos ressentis sont établis sur la base de nos perceptions, notre éducation, notre expérience, nos peurs, nos valises transgénérationnelles (les traumas révélés ou non de nos ancêtres), notre bagage karmique (si ce terme est familier pour vous). Ce qu’une femme a vécu, fût-elle votre meilleure amie ou votre mère, ne pourra jamais être une référence pour vous.

 

Écouter son intuition

Je me fie beaucoup à mon intuition : est-ce que cette information que je lis, ce comportement que j’adopte, vibre positivement ou négativement en moi ? Est-ce que je me sens bien avec tel examen médical ou lorsque j’ai telle personne au téléphone ? Ai-je envie de partager les moindres détails de ma grossesse avec tel membre de ma famille ou au contraire, est-ce que je préfère garder toute l’intimité sur le sujet ?

Je sais qu’il y a beaucoup d’attentes de la part de nos proches (et moins proches) autour de notre maternité. Encore une fois, cela dépend de leurs propres expériences et peurs. Ce n’est ni à eux ni à la société de vous dire comment vous devez vivre votre grossesse ou éduquer vos enfants. Pour me (et nous avec mon compagnon) préserver, j’ai fait le choix de ne partager que certaines informations avec quelques personnes en particulier. Je ne ressentais pas le besoin de recevoir de l’attention. Mais encore une fois, c’est un ressenti personnel. C’est ce qui était juste pour moi à ce moment-là.

 

Communiquer avec son partenaire

J’ai découvert que les hommes pouvaient rapidement se sentir démunis face à nos douleurs, nos changements d’humeur (merci les hormones)… Ils n’agissent peut-être pas comme nous le voudrions et nous pouvons en être frustrées. C’est pourquoi j’invite les couples à échanger sur leurs ressentis, selon les principes de la communication non-violente (Marshall Rosenberg) :

 

Distinguez « observation » et « interprétation » :

Que s’est-il produit réellement ?

Exemple d’interprétation : « Depuis que je suis enceinte, tu ne me regardes plus. » Observation réelle : « cette semaine, tu as joué quatre heures de plus aux jeux vidéo que d’habitude. »

Arrêtez-vous lorsque vous réagissez émotionnellement à une situation et revenez vers une constatation objective.

 

Identifiez vos sentiments :

Quels sentiments la situation a-t-elle éveillés en moi ? Décrivez votre ressenti et utilisez un langage qui ne reflète que les sensations dont vous êtes responsables, hors de la position de victime.

« Te voir jouer me fait sentir seule. »

 

Formulez clairement vos besoins : de quoi ai-je besoin dans cette situation ?

Exprimez votre besoin (à ne pas confondre avec le désir). Vous ne ressentiriez pas ces émotions aussi fortes si vos besoins primaires étaient comblés. Remontez à la racine permet de formuler une demande précise à l’autre personne.

« Ma famille et mes amis habitent loin de chez moi, j’ai besoin de me sentir soutenue ». Dans cet exemple, vous pouvez solliciter vos proches même s’ils habitent loin, votre partenaire n’est pas toujours en mesure de vous apporter ce que vous recherchez.

 

Demandez, n’exigez pas :

Formulez votre demande en proposant une action spécifique. Celle-ci sera bien mieux accueillie par votre interlocuteur qui se fera une joie de la satisfaire !

« La grossesse me fatigue beaucoup et j’ai besoin de te sentir proche de moi, peut-on trouver un équilibre entre ton temps seul et notre temps à deux ? Dimanche, allons nous promener si tu le veux bien. »

Le but de la CNV, est de désamorcer les conflits en amont, de communiquer dans la bienveillance et de développer son empathie. Une communication saine est la base d’une solide relation.

Verbalisez vos émotions, avec vous-même en premier lieu. Développez une auto-empathie et accordez-vous cette bienveillance. Il vous sera plus facile de le faire avec votre entourage.

 

Faire une introspection

On dit que nous sommes tous des miroirs les uns pour les autres. Ce qui vous dérange, vous agace chez un individu, reflète une blessure non-guérie ou un aspect non-écouté de votre personnalité.

Par exemple, j’ai rencontré des difficultés à imposer certains choix durant ma grossesse. Je souhaitais préserver l’intimité de ma famille et j’avais cette impression que tout le monde essayait d’en connaître les moindres détails : ce qui m’agaçait profondément. Je me suis fait accompagner, notamment par une kinésiologue pour me libérer de cette sensation et de la colère qui en découlait. J’ai ainsi découvert que je n’arrivais pas à me fier à ma propre autorité et j’avais l’impression que les autres voulaient me la prendre ! Après ce travail d’introspection, j’ai été capable de poser sereinement mes limites, sans entrer dans le conflit ! Je ne peux pas changer les autres, mais je peux me changer moi-même pour en être moins effets.

La grossesse a fait remonter des peurs dont j’ignorais jusque-là l’existence. C’est heureux, car j’ai saisi l’occasion de m’en défaire pour être plus paisible, pour moi, mon conjoint et mon enfant.

 

Vivre le moment présent

Une grossesse est un cycle de neuf mois dans la vie d’une femme et d’un homme. La future mère voit son corps changer et le couple, son quotidien bouleverser. On peut avoir la sensation de perdre pied avec tout ce qu’il y a à faire, toutes ces nouvelles informations, tous ces changements. C’est d’autant plus délicat pour le partenaire qui ne porte pas l’enfant. Il peut avoir du mal à ancrer la venue de ce bébé.

Vivez donc l’instant présent. Chaque jour est un cadeau (ok, sauf lorsque l’on vomit ses tripes au premier mois !). Je dirai plutôt que chaque jour est une chance d’expérimenter quelque chose de nouveau. Franchissez chaque étape en pleine conscience en tentant de vous projeter le moins possible dans le futur. C’est tentant je sais, surtout sur la fin de la grossesse où l’on attend la délivrance avec impatience !

Vivre l’instant présent vous connectera avec toutes vos sensations, agréables ou non : la première fois que vous écoutez les battements du cœur de bébé, les mouvements dans le ventre, les angoisses liées à l’accouchement…

Lorsque ce cycle sera terminé, peut-être éprouverez-vous moins de regrets, de nostalgie, car vous aurez vécu cette grossesse en pleine conscience. Vous serez bien enracinée dans une nouvelle étape : la reconstruction de votre corps et l’accueil de votre bébé. Vous aurez besoin de toute votre attention dans ce nouveau cycle et ne pourrez disperser vos pensées et votre énergie en vous accrochant à ce qui est achevé.

 

Mon cheminement a mis en exergue un essentiel que nous avons tous plus ou moins oublié : il faut se faire confiance !

Difficile oui, surtout dans un système qui fait tout pour nous faire douter de nos capacités et de nos qualités. Chers (futurs) parents, écoutez votre petite voix intérieure, votre cœur est capable d’aimer cet enfant, vos bras sont les plus efficaces pour le calmer et votre amour est la seule chose dont il a besoin pour être heureux.

Author Galtéane

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