Crédit Photo : Audrey Rutz
Comme dans toute bonne saga qui se respecte, il y a toujours une partie deux. Si vous avez loupé, je vous invite à lire la première partie de mon histoire. Il m’a fallu un peu de temps pour me mettre à écrire cette suite. Il n’est pas très évident de prendre du recul sur des épisodes de ma vie qui ne sont pas si loin dans le temps. Pourtant quand j’y repense, j’ai l’impression que tout ceci s’est déroulé il y a plus de quinze ans. Mais non ! Tout juste cinq ! Venons en au fait, comment je suis devenue praticienne de Shiatsu. Peut-être que cela vous inspirera à vous lancer vous aussi !
Comment j’ai découvert le Shiatsu :
J’ai donc passé trois ans à travailler en tant qu’esthéticienne et praticienne de spa, alternant salariat et entrepreneuriat. Je me suis beaucoup épanouie, je remarquais déjà que le salariat n’était pas particulièrement fait pour moi haha ! Je suis devenue meilleure praticienne en travaillant pour des spas haut-de-gamme. Ce cadre de travail m’a permise d’être l’entrepreneure exigeante que je suis.
Pendant un de mes contrats en 2012, je fis la connaissance de N., une praticienne de Shiatsu adorable. Alors oui, j’avais reçu une initiation au Shiatsu à l’école de massage que j’avais faite. Bien que j’avais reçu de nombreux compliments sur ma pratique par le professeur, j’avais les yeux bien trop égarés dans les paillettes des spas de luxe pour me pencher plus en avant sur le sujet. Je suis d’un naturel curieux, alors je pose beaucoup de question à N. sur sa façon de travailler, sur la pratique du Shiatsu et ses effets. Elle me propose naturellement une séance dans son cabinet.
Mon premier Shiatsu :
C’est excitée comme une enfant le jour de Noël, que je me rends donc à cette séance. Ça tombe super bien, je traverse une période difficile émotionnellement parlant. Elle me soumet à tout un questionnaire que l’on pose habituellement avant le soin et me fait les tests des pouls et de la langue. C’est ici que j’eu ma deuxième révélation après mon premier massage. Outre le sentiment de bien-être qui m’envahit, je commence à réaliser qu’il y a quelque chose au-delà du “toucher”. Je sens la présence de la praticienne, l’intention et le coeur qu’elle met dans le soin. Chaque point travaillé me semble parfaitement juste, comme si elle pouvait sentir là où j’avais besoin d’être touchée. Je me sentais déliée, comme si quelque chose circulait dans mon corps.
Etait-ce ça “l’énergie” ? J’ai été éveillée jeune à la spiritualité par ma mère, mais le concept d’énergie, comme un fluide qui traverse le corps et l’alimente en carburant, me semblait très flou. Et bien que je prenais déjà plaisir à soulager les petites tensions de mes clients en massage, j’ignorais totalement qu’on pouvait “soigner” les humains par le toucher et l’énergie. La praticienne m’explique tout ce qu’elle a pu ressentir comme déséquilibre énergétique et quelles incidences ça a sur mon corps et mes émotions… Grosso modo, elle pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert… Ça fait bizarre sur le moment je vous assure ! Pourtant, ses découvertes m’amènent sur un chemin de réflexion sur moi-même et mes peurs. Je comprends à quel point le corps, le mental et l’esprit sont liés.
Le déclic :
L’idée de faire du Shiatsu prend un petit moment à faire son chemin. Je laisse passer six mois et retourne voir cette praticienne pendant une période de vacances en mars 2013. Je lui demande une séance pour corriger des troubles physiologiques et émotionnels qui me harcèlent en cette période délicate. Épuisée, le sommeil impossible, vertiges terribles, je m’écroule sur son futon comme une loque ! Je décharge tout mon chagrin pendant le soin. Elle m’écoute d’une oreille attentive et me donne un Shiatsu très bienveillant. J’ai ressenti cette fois, un vrai nettoyage du corps et du mental. Bien sûr, mes problèmes n’avaient pas disparus, mais je me sentais plus en mesure de les affronter. Ce qui m’a quand même bluffé, c’est la disparition totale de mes vertiges à la fin de la séance. C’est définitivement là que je me suis dit “il y a quelque chose à faire avec le Shiatsu”. Me voilà donc en quête d’une école à Paris.
Je débute ma formation en 2014 dans une école ni bonne ni mauvaise, juste un directeur (bon praticien) qui a la grosse tête. Je ne fais pas long feu dans cette école que je qualifierai de “pompe à fric”.
Comment choisir son école de Shiatsu ?
Je fais une rapide aparté pour aborder ce sujet. Je vous invite vraiment à prendre votre temps avant de choisir une formation en bien-être. C’est onéreux d’une part, et cela demande après un investissement sur le long terme. Donc quand vous voulez choisir une école de massage veillez à :
- Vous renseignez sur la qualité des enseignements auprès des anciens élèves.
- Rencontrez ou téléphonez aux professeurs.
- Assistez à une journée portes-ouvertes de l’école.
- Ecoutez votre intuition.
Je referme la parenthèse….
Donc, l’école n’était pas top, mais au moins j’ai les bases en Shiatsu et en médecine traditionnelle chinoise. Je commence donc directement à pratiquer sur mon entourage. Le Shiatsu est une discipline qui demande de l’exigence dans sa pratique, car une mauvaise posture peut entraîner une mauvaise position des doigts, et engendrer des douleurs physiques pour le praticien à la longue.
Je découvre totalement le mode de pensée holistique des chinois et japonais qui est en totale adéquation avec ma philosophie de vie.
Je deviens praticienne de Shiatsu !
Patiemment, je pratique, je lis, je suis des stages, je rencontre d’autres thérapeutes plus expérimentés. On est en 2015 et je ne me sens pas de me lancer tout de suite en Shiatsu. Je suis contrainte d’arrêter presque totalement la pratique du massage pendant plus d’un an pour des raisons personnelles. Ce n’est qu’en 2016, en arrivant à La Rochelle, que l’idée revient me trotter dans la tête. J’ai un emploi de bureau à temps plein en CDD, mon compagnon et ma maman me pousse à essayer une activité de praticienne de Shiatsu en freelance. Je suis un peu réticente je vous avoue… Je n’ai pas pratiqué depuis longtemps… “Tente le coup qu’on me dit ! Tu le fais à domicile, à ton rythme, ça te permettra de te remettre le pied à l’étrier”.
Le Shiatsu c’est comme le vélo, ça ne s’oublie jamais. Je pose ma table à un petit événement dans une ferme locale bio et propose des séances courtes de découverte aux passants. Très naturellement, les gestes me reviennent, et les gens font la queue pour essayer cette discipline qu’ils ne connaissent pas. J’ai cette réelle envie d’aider l’autre et j’y arrive en fait ! Finalement mes barrières, c’est bien moi qui me les dresse au quotidien.
Sauter à pieds joints dans l’entrepreneuriat :
Je ne renouvelle pas mon CDD à temps plein et prend un CDI à temps partiel le temps que mes droits au chômage s’épuisent (je vous fais un raccourci pour vous évitez les formalités administratives barbantes héhé). Je découvrez un nouveau métier : celui d’entrepreneur ! Ce qu’on ne nous apprend pas particulièrement à l’école. Ce qui implique :
- Se faire connaître (dans une ville où je ne connaissais personne en plus).
- Construire son offre et ses prix.
- Trouver un local.
- Gérer ses rendez-vous.
- Gérer les temps de creux de début d’activité.
- Se remettre en question pour faire décoller son activité.
Pour le coup, c’est vraiment le truc auquel tu n’es pas prêt lorsque tu te lances à ton compte ! Mais c’est un exercice très intéressant. J’ai appris beaucoup de choses sur moi et sur la vie en cabinet. Vous pouvez lire mes autres articles sur le sujet.
Merci de partager votre parcours avec nous. C’est passionnant et inspirant ! Bravo pour votre parcours (je ne me résous pas à vous tutoyer car si je viens en consultation un jour (et c’est mon intention), ça me ferait bizarre de vous y tutoyer aussi !)
Coucou Eugénie 🙂 Merci beaucoup pour votre commentaire. Haha je comprends pour le vouvoiement 😉 Je vous attends avec impatience dans mon cabinet !
Merci pour ce beau témoignage, ce cheminement ! tu es une belle personne et j’adorerais pouvoir un jour être l’heureuse bénéficiaire de tes soins et de ta pratique !
Je suis sûre qu’un jour nos routes se croiseront 😉